mardi 27 octobre 2009

Odima et Carquefou: des mots que vous devrez apprendre...

...si vous voulez continuer de lire ce blog. Odima, c'est la compagnie membre du Groupe OnePoint pour laquelle François travaille. Carquefou, c'est l'endroit où les deux tourtereaux vont vivre.

Il y a plus de dix ans déjà, Sarah-Catherine, déjà artiste accomplie, faisait partie de l'Illiade. Encore aujourd'hui, François est sous le choc d'avoir ainsi intégré à sa vie une partie de la légende que nous a rapportée Homère... Sarah était un des plus jeunes membres de l'Illiade, qui était un groupe de musique présentant des spectacles hommages aux pionniers du rock progressif. Composée exclusivement d'hommes, et presque tous plus vieux qu'elle de surcroît, Sarah-Catherine était devenue malgré elle la petite soeur de tout un chacun, et donc tous s'en occupaient et la taquinaient affectueusement. Un objet récurrent de taquinerie était ses jeux de mots, tous plus abracadabrants les uns que les autres, capables de surpasser sans aucun effort ceux des slomos de Rock et Belles Oreilles. Ces jeux de mots acquirent tant de notoriété, que le Petit Larousse de l'Illiade vit apparaître une nouvelle inscription dans ses pages:

catherinisme: n.f. se dit d'un jeu de mot de type calembour particulièrement savoureux. Origine: Sarah-Catherine Magny, aidée de la bible des humoristes: le Petit Blagueur.

Depuis son arrivée en France, Sarah-Catherine, toujours en adaptation, se sent malgré tout à l'aise. Une des multiples raisons à cela est que les français sont particulièrement adeptes des catherinismes. Surtout en ce qui concerne leurs noms de commerce, ce qui illustre bien l'importance relative des métiers de chacun par rapport à la globalité de leurs vies. Depuis leur arrivée à Nantes, Sarah et son mari on pu apercevoir de fameuses enseignes telles "L'esthéti-chien", toiletteur canin, "Le Palais des thés", point de vente d'espèces de camelia sinensis, et "Pile Poêle", sandwicherie qui se cherchait un nom un peu trop fort, et s'ajoute en queue de liste La 'phone' house, boutique de 'portables', donc qui porte quand même mieux son nom que Pile Poêle.

Tous ces endroits ont été découverts au long de la dernière semaine, durant laquelle les deux tourtereaux se sont également cherché et trouvé un appart, aidé par une dame fort efficace, agente engagée par l'employeur de François, qui veille au grain à ce que sa nouvelle recrue s'intègre avec un minimum de heurts à la société nantaise. Sarah et François s'installeront donc d'ici quelques jours à Carquefou dans un T3 hyper ensoleillé attenant à un parc.

Une intégration, un nouveau départ tel que le jeune couple en vit demande beaucoup de démarchage néanmoins, prend du temps, et occasionne un peu de stress. Mais cela vaut la peine: l'appart sera équipé, presque en même temps que l'emménagement, d'un immense frigo, d'une cuisinière, d'un lave-linge, d'un matelas et d'un petit meuble de rangement, où pourront être accrochés les superbes cintres à pantalons trouvés chez IKEA la semaine dernière. Sarah-Catherine s'est principalement occupée du 'shopping' alors que François débutait dans son nouveau travail. Ce dernier y a trouvé un environnement très agréable, avec des collègues sympathiques, une ambiance sérieuse mais décontractée, et un bureau à côté de la fenêtre. Le travail, les visites et le shopping se sont allègrement succédés au fil des jours, et Sarah et François ont bien hâte de se reposer un peu.

Ce qu'ils ont d'ailleurs fait le week-end dernier, hormis l'achat du matelas. Il pleuvait samedi, mais une sortie en fin d'après-midi leur a fait découvrir un soleil de fin de journée radieux. La lumière était parfaite, les pigeons se chauffaient sur les pierres (y en avait-il vraiment, nichés au milieu de ces briques plus que centenaires?), la cathédrale rayonnait et le château des Ducs de Bretagne ne paraissait pas trop mal non plus...









Dimanche fut l'occasion d'une promenade à Carquefou, où le soleil fut de nouveau au rendez-vous. De l'avis des nantais, des carquefoliens sans doute aussi, il fait très beau pour la saison. C'est généralement plus pluvieux. Mais personne ne s'en plaint. Ça permet de jolies photos, comme celles-ci de l'église de Carquefou, qui trône en plein centre de la petite ville, juchée sur une colline et visible à des milles à la ronde, comme dans les villages d'autrefois... C'est plein d'anticipation que les deux tourtereaux attendent demain pour prendre possession de leur appart, à quelques pas duquel ils pourront admirer cette église au loin.





dimanche 18 octobre 2009

Dieu, des plumes et des machines

Dimanche. Déjà. Encore une fois, nous trouvons que le temps passe si vite! En seulement quelques jours, nous avons vu tant de choses qu'il nous faudrait deux blogs pour les raconter! Débutons par notre arrivée, jeudi, en terre nantaise...


Tout d'abord, le TGV va très vite... 350 Km en deux heures et quart. C'est donc en fin d'après-midi, par une journée ensoleillée, que nous parcourons les environs bétonnés et froids qui séparent la gare de notre "appart-hôtel" où nous demeurerons le temps de nous trouver un logement décent. Ce premier aperçu de la ville nous laisse perplexes. Nous sommes pourtant certains que les gens qui nous ont dit que Nantes était belle n'étaient pas des amoureux du béton. Cependant, la chambre est très fonctionnelle, quoique très petite. Aussi, l'épicerie et la boulangerie sont à deux pas. Durant notre premier dîner, la carte de la ville nous informe que le château des Ducs de Bretagne est juste à côté. Une marche de santé s'impose donc. À la brunante, nous partons explorer (pour Jérémie et Annick : on explore, ah oui! on explore!). Quelques pas plus tard, nous nous arrêtons, estomaqués, bouches bées, bras tombés. C'est magnifique!!! La fresque qui s'élève devant nous est absolument féérique. Nous n'avons marché que 5 minutes et nous voilà au coeur d'un paysage historique qui dépeint une architecture vieille de plusieurs siècles. À côté de nous se dresse le fameux château des Ducs, lequel éveille tout de suite notre intérêt et des exclamations de beauté. Il y aussi la cathédrale de Nantes (1434) qui nous laisse sans voix et ses cryptes non ouvertes nous contraignent à y revenir...


Vendredi, François se rend au travail en matinée et ce, question de faire un premier contact. En débarquant du tramway (eh! que c'est pittoresque!!!), il entrevoit l'imposant stade de foot de Nantes : wow!!! Ça donne la mesure de l'amour du sport qu'ont les Français. Pendant l'absence de son doux, Sarah a fait plein de recherches sur le net. Résultat : il y a une association de zoothérapie à Nantes ("4 pattes tendresse")! Chouette! Elle les contactera sous peu pour voir s'il y a du travail possible ou du bénévolat. Aussi, elle a dressé la liste d'endroits qu'il faut absolument voir à Nantes. Au retour de François, dîner rapidement et nous repartons pleins d'enthousiasme explorer les environs. Notre objectif : acheter "un sèche-cheveux à changement de vitesse automatique dont je ne pourrais jamais plus me passer!" (cf Spaceballs). Mission accomplie et ce, aux Galeries Lafayette! C'est comme un magasin à rayons, mais ultra glorifié! Et François, comme un tit gars, a trippé car il s'est procuré un opinel en inox! Tout ceci s'est fait au péril de notre vie, bravant une manifestation monstre des agriculteurs de la région, participant à un mouvement d'envergure nationale (voir la vidéo pour vous mettre au parfum...). Pour connaître leurs motivations, vous n'avez qu'à suivre l'actualité "agriculturelle" du Québec, leur combat est sensiblement le même...




Bref, toute cette agitation a inondé de bruit, de pommes de plumes et de feux de paille (littéraux), tout le centre de Nantes et a complètement stoppé le transport en commun. Malgré que cela fut pacifique, il y avait comme un petit vent de panique chez les résidents... Les pelles des tracteurs, présents par centaine dans la ville, s'en donnaient à coeur joie en frappant le sol, laissant croire à des coups de canons... Nous nous réfugiâmes dans la cathédrale pour trouver un peu de paix et admirer le silence.



Samedi matin, le roi, et sa femme virent des pinces (reprise faible des paroles mais tout à fait appropriée). Ils allèrent découvrir une exposition fantastique présentée sur l'Île de Nantes (une excroissance industrielle de la ville située de l'autre côté du bras de la Madeleine, lequel est un des deux bras de la Loire). Ladite exposition, Les Machines de l'Île, présente un amalgame de la machine et du règne animal, le tout dans une perspective rétrofuturiste qui rappelle l'imaginaire de Jules Verne. Absolument fascinant (voir les photos à cet effet)-amateurs de 'steampunk' voici une raison de plus de voir Nantes. Nous sommes en un clin d'oeil redevenus de petits enfants émerveillés, catapultés dans une infinité de mondes inventés. La machine la plus impressionnante : un éléphant de bois et de métal articulé sur plus de 12 mètres de haut et pouvant prendre à son bord plus de 45 passagers pour une expédition sur l'Île. Avec sa gueule bougeante, ses oreilles articulées et ses paupières mouvantes, on aurait pu s'y méprendre... ou presque! Quantité d'autre machines explorées, toutes converties en moyens de transport fantaisistes ont frappé notre fertile imaginaire à tous deux. Une belle matinée!





Ensuite, dîner au Café des Plantes, sis juste à côté du Jardin des Plantes, où on pourrait croire qu'ils ont entassé toutes les espèces du règne botanique terrestre, bien qu'avec beaucoup de finesse. Sarah-Catherine s'est émerveillée de la présence de nombre de ses 'amis': des canards, dont plusieurs d'espèces qui nous sont inconnues, des carpes dans les étangs, et des tourterelles énormes et immaculées...


Que nous avons vues seulement après être allés savourer un instant de pur silence, complètement seuls dans l'église St-Clément, qui comme tous les temples plus que centenaires, invite à l'humilité et au recueillement.



Cet après-midi, nous partons à la conquête du Château! Moyennant un prix modique, nous sommes sûrs de parvenir à l'intérieur des murs... Au pis aller, nous y accéderons par les douves...



Un instant chaque jour, nous repensons aux aurevoirs qui nous furent faits dimanche derniers, et nous nous considérons fortunés d'être aussi bien entourés dans nos vies. Merci d'être là.

Bises, François et Sarah

mercredi 14 octobre 2009

Quelques pas dans Paris...

Déjà mercredi, déjà trois jours que nous sommes arrivés! Comme je l'ai dit à de nombreuses reprises au cours des derniers jours, voilà : "je n'y crois toujours pas"! Nous déambulons à travers les rues de Boulogne-Billancourt où nous logeons temporairement, nous admirons les fresques de l'architecture locale, nous mangeons du camembert Président délicieux, nous prenons le métro dans les dédales sinueux des souterrains impressionnants de Paris... et je ne réalise toujours pas que nous sommes là, réellement, pour vrai, sans blague! J'ai encore cette impression floue d'un voyage de vacances, mais pourtant, mon esprit sait très bien ce qui nous attend. Chaque pas nous entraîne dans un lot de découvertes et ce, seulement en quelques jours. Imaginez 18 mois!!! Wow! La pleine conscience de tout cela s'installera sans doute dans les semaines à venir, lorsque nous aurons notre chez-nous Nantais et que la routine s'installera progressivement. Nous nous trouvons très bien ici, dans notre petit studio offrant mini-cuisinette (c'est un pléonasme!), grand lit donnant sur vue d'un petit immeuble aux allures parisiennes, salle de bain entièrement vêtue de marbre... Cependant, déjà, le goût de nous retrouver dans un lieu qui sera à nous, se fait sentir. Mais on s'adapte vite! On se sent un peu chez-nous ici, après seulement quelques courses ici et là, le Shopi (épicerie du coin) n'a déjà plus de secrets pour nous, on reconnaît les chiens du secteurs (ou plutôt "je" les reconnais) à chaque matin et on a l'impression qu'on est passés maîtres des lignes de métro!!! Bon... J'en mets un peu, j'admets... Mais sans blague, la capacité d'adaptation est une faculté drôlement impressionnante! On vient d'arriver et on se sent un peu chez soi! La capacité que l'on a à se faire un petit nid un peu partout, est un élément qu'on oublie souvent. Il suffit de peu et soudain, tout devient "notre": notre épicerie, notre studio, notre trajet en métro, notre café du coin... Comme si à chaque instant, une nouvelle parcelle du monde nous appartenait subitement!

Aujourd'hui, comme aurait dit notre neveu Charles, on a vu "notre Tour Eiffel" et "notre Hôtel des invalides"... La simple vue grandiose de ces endroits époustouflants nous fait sentir qu'ils sont un peu nôtres, à compter de maintenant. Eiffel... Mais quel génie! Je ne pouvais imaginer la grandeur de ce monument qu'à moitié. C'est absolument fabuleux ce que le génie humain peut se vanter de pouvoir accomplir! Et comme pour "se couvrir de gloire indirectement" (tu te souviens Andrée-Anne? hi!hi!hi!), des tas de "vendeurs du temple" déambulent sous la Tour, vendant "gugus" et machins de tous genres, comme s'ils se ventaient d'avoir en leurs mains une poignée de poudre de Tour Eiffel!!! C'est agaçant à la fin!!!!! Comme diraient nos cousins : "ah! putain! fait chier"!!! On a été véritablement agressés par ces vendeurs de porte-clefs en forme de Tour Eiffel! Y'en avait à tous les 3 mètres (et c'est pas une figure de style!). Sérieux, ça t'enlève le goût de t'extasier!!! Mais bon... C'est tout de même un endroit hors du commun et à voir au moins une fois dans une vie. Je vous entends déjà nous demander : "Êtes-vous monter dans la Tour?" Heu...................... Non. Non. Et non. J'ai regardé le sommet, et c'est ce que mes jambes chancelantes ont répondu. Avec la nuit courte qu'on venait de passer, c'est autre chose que du courage que j'avais dans les tripes aujourd'hui!!! Un autre jour peut-être. Mais vous savez, c'est superbe d'en-bas!!!

Autres événements en vrac de notre journée : visite express d'une des rues huppées de Paris où siègent quelques grands noms tels que Chanel, Cartier, Gucci... Une seule chose : ne pas entrer si vous êtes vêtus de jeans et de bottes de marche, c'est pas assez classe... Aussi, petit arrêt au Café Restaurant Le Louis XVII et petit conseil sur les cafés parisiens : lorsque vous commandez un allongé, ne demander pas de lait. C'est l'insulte suprême et cela vous vaudra des sourcils désapprobateurs nichés au-dessus d'un sourire un peu mal-veillant... Bon. On apprend des tas de choses à Paris! En fin d'après-midi, retour sur Boulogne-Billancourt par le métro. Je suis brûlée-morte en raison de ma non-nuit et "j'ai le trou-de-cul en dessous du bras" comme disent les français! Programme de la soirée : petit dodo sympathique (on le souhaite ardemment!!!) et préparatifs pour le train de demain qui nous conduira, à la vitesse démesurée (non... quand même! Seulement à al Très Grande Vitesse) à Nantes.

Nantes, nous arrivons!!! Sur ce, bises à tous et je vous laisse quelques clichés de notre journée. Y'a pas à dire, certaines photos sont vraiment "clichées"... :o)


Voici, ci-contre, une magnifique fontaine... de
toute beauté!!!













Une fraction de la fresque bouleversante de l'Hôtel des invalides...






dimanche 11 octobre 2009

C'est un départ! Vers P... non vers Nantes!

Deux heures avant le départ pour l'aéroport. La tension, parfois très palpable chez les deux tourtereaux dans les dernières semaines, est presque dissipée et fait maintenant place à une assurance calme, un sens de la finalité, assez ironique puisque c'est un commencement qui se dessine aujourd'hui. Mais c'est aussi les adieux à la famille, les amis, le déracinement complet de la terre du Québec. L'aventure, même si elle s'annonce heureuse, sera longue et son début s'accompagne de plusieurs deuils, des grands et des petits.

Il y a 2 semaines, samedi le 26, Sarah et François ont déménagé, quittant leur confortable cinq et demi installé en semi-campagne pour s'installer chez les parents du mari, au coeur de Charlesbourg, pour le temps qu'il restait avant de partir. Tout ceci s'est plutôt bien déroulé; les deux couples ont apprécié la présence l'un de l'autre de même que les coups de main pour les repas et la vie de la maison. Les parents de François, bien qu'heureux d'accueillir et d'aider leur fils, n'étaient peut-être pas sûrs du résultat au début de l'expérience. Ils venaient tout juste de regagner leur liberté de couple -leur plus jeune avait quitté le nid en février dernier seulement- mais somme toute, la maison est grande et personne ne s'est marché sur les pieds.

Coup de théâtre mardi dernier. François, exténué par son travail, dieu qu'il n'aurait pas dû décider de finir aussi tard avant son départ, reçoit un coup de téléphone de la dame du recrutement chez OnePoint à Montréal. Elle pose une question. François ne réfléchit pas trop longtemps, il répond oui. La conversation est suivie par une autre, cette fois-ci avec le vice-président du bureau de Montréal et le directeur de l'agence à Nantes, qui explique à François ce qu'il aurait à faire comme boulot chez lui: travail sur un cadre applicatif entièrement Open Source en Java, travail exécuté aux bureaux de la compagnie et non pas chez le client. Ça semble intéressant, et la perspective d'une vie à Nantes semble plus attirante qu'à Paris. François s'était bien fait à l'idée, mais cette nouvelle lui redonne de l'enthousiasme, et Sarah-Catherine aussi! Les deux voyageurs atterriront donc à Paris le 12 octobre en matinée (Air Transat, vol TS766) et prendront ensuite le train (ou l'avion) pour Nantes le 15.

Après assez de temps, une bonne dose de persévérance et un peu de chance, tout se place. Sarah et François ont cédé leur appartement, vendu une de leurs voiture etles deux tiers de leurs possessions, prêté l'autre voiture, déniché un emploi en France dans une ville de la grosseur de Québec, et s'en vont vivre on ne sait trop quel genre de vie là-bas...

Demain à Nantes, généralement ensoleillé. Quelques nuages, mais pas de pluie.