dimanche 17 octobre 2010

Rentrée tardive


Ouf! Quel été passé en coup de vent! L'été est fini depuis un bout de temps me direz-vous. Ben oui, et j'ai plein d'excellentes excuses pour ne pas avoir ré-écrit le récit de nos aventures plus tôt. En septembre, pendant que ma belle dansait avec les louves, je suis allé fêter une de nos amies quelque part entre Angers et Le Mans, et j'ai ramené un souvenir: une belle tique! Tests, antibios, tralala, et Sarah-Catherine qui a fait les vendanges, bref, nos journées ne furent pas de tout repos et nos soirées furent peinardes par ultra-nécessité.

Plusieurs rétrospectives sont à faire. Nous les ferons une à la fois.

Je vous présente ici, en images principalement, un endroit qui a particulièrement frappé mon imaginaire cet été. C'était durant notre séjour à Paris. J'étais déjà allé à l'Opéra, mais je n'avais pas franchi le hall, où un pickpocket avait habilement fouillé ma poche de jeans, heureusement vide. Mais cette fois, point de voleur et que de splendeur!

Construit sur l'ordre de Napoléon III, c'est un chef-d'oeuvre de l'architecture et de l'art baroque. Tout évoque la grandeur, le rêve, la matière au service de l'art et de la beauté. L'ambiance feutrée, un peu adverse aux photographes, devait mettre une personne se rendant à un éventuel récital dans un état d'esprit de nature à ce qu'il se laisse porter par toute histoire, tragique ou comique.

Trêve de phrases à rallonge, voici.


Vue juste en sortant du métro. Le flot ininterrompu de gens qui passent sans même se tourner pour admirer le bâtiment rendent la chose un peu surréaliste. Parce que c'est beau. C'est grandiose, c'est tout simplement... non rien de simple dans cette architecture. Que du faste.

Une fois passé le hall d'entrée, au pied d'un escalier grandiose, une muse semble nous dire "Vous entrez ici dans le pays du rêve, de la beauté, et des positions de pieds impossibles..." Positions de pieds que tente ici ma belle-maman.




Sarah-Catherine, toute émue de se retrouver dans ce haut lieu d'art, n'a pas pu s'empêcher d'exhiber, quoique bien modestement, la danseuse en elle. Regardez, le subtil positionnement des pieds dans l'escalier...


Retour momentané à l'extérieur, où les lampadaires qui éclaire la façade évoquent toujours les arts. C'est très... steampunk, je trouve!


Les nombreux couloirs qu'on peut arpenter mènent à des halls qui rivalisent tous en grandeur. À preuve, ce miroir, flanqué de colonnes dorées, colonnes qui se trouvent à l'infini dans ce lieu.


Ci-contre les beaux, et notez que tout ce que vous voyez qui ressemble à du marbre, eh bien, c'en est.


Ceci, pour n'impressionner personne, est un manteau de cheminée. On oublie le froid hivernal juste en le regardant...


 Flashback dehors, mon beau-père illustre ici parfaitement la taille impériale des statues des muses, driades et autres créatures qui illustrent le penchant de l'homme pour l'art.

Tant de beautés à portée des yeux qu'on en oublie presque de regarder au-dessus de soi. En pointant mes globes vers le haut, voici ce qu'ils trouvèrent, à la jonction de deux passages.

Bien sûr, ces images ne rendent pas justice à l'endroit, et témoignent de mon apprentissage laborieux de l'art photographique. J'ai tenté au mieux de vous partager l'émerveillement qui m'a assailli il y a 2 mois en ce lieu et qui me frappe encore aujourd'hui. Cet endroit est définitivement à voir en personne.

Facile d'y aller: la station de métro s'appelle Opéra. 
Faites de beaux rêves.

dimanche 2 mai 2010

Le Morbihan, par une journée bretonne

Le printemps se fait sentir depuis un bon mois déjà sur la Bretagne, et il est devenu très agréable de sortir se balader, d'autant plus que Sarah et François disposent maintenant d'une voiture! En effet, le travail de François se déroule en ce moment à Ancenis, une petite ville à quarante kilomètres de Nantes. Il a donc maintenant un véhicule de fonction, qui permet de s'échapper de temps à autres les week-ends. Tant que le kilométrage reste raisonnable et qu'on remet du gazole (prononcer gà-zoile).


Sur un coup de tête ils sont partis hier visiter le Morbihan. Ils prirent donc la route en direction de Gwened (Vannes), croisant ça et là des panneaux aux noms d'endroits tous plus étranges les uns que les autres... Questembert, La Roche Bernard, Pénestin, Arradon (fils d'Arraton!), St-Brieuc, Baden, Larmor-Baden, Île Berder ...


Arrivés à Vannes, où ils croisèrent beaucoup de camion lourds -faut-il s'en surprendre?- c'était le marché du samedi. François et Sarah défilèrent dans les petites rues piétonnes bondées tandis qu'ils se faisaient mouiller par des averses surprises de 1 à 2 minutes chacune. Avec la pluie et la foule déambulante, ils n'eurent même pas idée de prendre en photo le décor quasi-médiéval dans lequel ils se mouvaient, avec ses maisons aux colombages pierrotés, et quelques habitants à l'air décidément bretons. François entendit même un kenavo! (au revoir) lâché par quelqu'un à l'adresse d'un commerçant. Très exotique! François et Sarah se font la réflexion que Vannes est quand même une grande ville, pas très loin de Nantes, et qu'il faudra aller plus loin encore dans la Bretagne pour entendre les gens parler la langue du pays. Au fait, saviez-vous qu'il existe des bretons séparatistes? Tout ce petit parcours, agrémenté d'un café servi dans une taverne typique, avec un tenancier typique et une clientèle tout aussi typique, nous mena à la porte de la ville qui donne sur le port que voici:


Il commençait à faire faim, et François et Sarah allèrent manger dans une crêperie. Où d'autre? Sarah a résolument découvert qu'elle n'aime pas le blé noir, qui est à la base des galettes utilisées pour les crêpes repas en Bretagne, la crêpe de froment étant réservée au dessert. Tout cela accompagné d'un pichet de cidre doux, aussi la spécialité du coin. Mais la visite à Vannes n'était qu'un prétexte. François et Sarah voulaient visiter le golfe du Morbihan. Ce mot signifie petite mer, ou mer intérieure, et c'en est effectivement une. Il y a une petite ouverture au sud, là où passe la mer, et on se retrouve avec un plan d'eau immense peuplé d'autant de petites îles qu'il y a de jours dans l'année, selon la légende. Repartant de Vannes en direction de l'Île Berder, Sarah vit un champ jaune qu'elle ne pouvait pas manquer. En plus il y avait des vaches à côté, alors imaginez...



L'Île Berder vaut le détour. Elle offre à la vue un spectacle absolument saisissant. Il est aussi intéressant d'y observer la faune locale: petits et grands échassiers, mollusques surprenants, écoliers en bottes de caoutchouc à la conquête de trésors et de découvertes. L'Île est privée mais offre un chemin ouvert aux piétons, qui prend une heure à parcourir et permet de voir de multiples paysages du Golfe, notamment l'issue sur l'océan. L'Île en elle-même est magnifique, peuplée d'arbres géants pluri-centenaires ayant affronté mille tempêtes.


Le centre de l'île est occupé par quelques bâtiments privés.

Arrivés à la pointe Nord de l'île, nos amis virent la plus belle petite chapelle admirée de leur yeux à ce jour. Malheureusement, elle était fermée, ce qui la rendait d'autant plus attrayante et mystérieuse.

Pas très longtemps après le début de l'excursion, François et Sarah virent un amoncellement de roches arrangées par l'homme, et au-devant duquel étaient clairement disposés trois sièges de roc. Celui du centre avait même un dossier. Les deux explorateurs étaient fascinés par cet arrangement, qui faisait face à une ouverture dans les arbres permettant d'observer la mer. Pourquoi avait-on érigé cet hôtel, ce trône flanqué de deux sièges? Qui s'y étaient assis. Qu'y avaient-ils vu? Leurs esprits tourbillonnaient à pleine vitesse, sur une tangente guidée par l'information véridique qu'il existe encore aujourd'hui en Bretagne des druides. Selon le routard, il en existe encore environ deux millions répartis dans tous les pays celtes.
Suite à cette visite, François et Sarah auraient du rentrer. Mais ils avaient envie de visiter l'Île aux Moines, un île encore plus grande, plus connue, et surtout... plus touristique. Cette visite, du fait de la fatigue des tourtereaux et du vent qui se levait, ne fut pas aussi agréable, et dura de ce fait moins longtemps, car il était temps de rentrer. Au passage, entre les deux îles, François et Sarah arrêtèrent leur voiture au centre-ville de Baden, où ils visitèrent une charmante église, éclairée par le soleil de l'après-midi. Souvenir d'une visite de l'automne dernier, Saint-Michel était représenté de belle façon.


Et ainsi, la journée dans le Morbihan se termina, avec la ferme intention d'y retourner bientôt.

dimanche 28 mars 2010

Horreur à l'heure de l'apéro

Une fin de dimanche après-midi dérapa grave alors que nos deux tourtereaux préparaient le repas du soir: un ragoût de boeuf à la Guiness, question de se mettre dans l'ambiance de leurs prochaines vacances estivales.

Le boeuf mijotant dans la bière noire, les vapeurs s'échappant du chaudron leur montèrent à la tête et un farfadet leur sussura des divagations à l'oreille. Ou était-ce les korrigans, cousins bretons des petits lutins d'Irlande? Allez savoir...

Il fut question de passion fromagère, de maquillage comestible, de femmes fatales qui empoisonnent leurs époux et de terribles tromperies qui montent en sauve grâce au pouvoir de la fécule de maïs...

Ne cherchez pas à comprendre. Restez heureux!

lundi 22 mars 2010

Un banal souper du lundi soir...

Voici les maigres victuailles dont nous avons dû nous contenter ce soir...

Un peu de rosette, de terrine de Vendée au vin, une autre au porto, un camembert Rustique, un peu de Boursin, un Mimolette, le truc orange, une toute petite pointe de roquefort et un Anjou biologique.

Une vraie misère!
Bon apétit!

samedi 20 mars 2010

Toulon vue d'en haut

Nichée au creux d'une baie de la Méditerranée, Toulon est un port naturel. C'est d'ailleurs le premier port militaire de la France sur la Méditerranée. La ville, bien que n'étant pas dépourvue de charme au niveau du sol, montre bien mieux sa grâce quand on peut l'embrasser en un seul regard, du haut du Mont Faron. Toulon est littéralement prise en sandwich entre la mer et le Var, nom qu'on donne à tout ce qui constitue l'arrière-pays de la Provence et de la Côte-d'Azur et qui a un semblant d'altitude. Le Mont Faron en fait partie. Sarah-Catherine étant à sa formation de danse-thérapie pour la journée, François prit le bus pour le centre-ville afin de gagner les contreforts du mont, qu'il savait accessibles par derrière la gare.

C'était en effet accessible, mais haut. Et François n'est pas le gars le moins en forme du monde, mais il avait l'impression d'être le moins en forme de Toulon, parce que pendant qu'il arpentait les rues inclinées à 15%, en se disant que finalement il pourrait faire un bout de chemin avec le téléphérique, il voyait des brutes sveltes, courir en montant, l'air de rien. Il y avait même des brutes sveltes femelles. François aurait pu courir, il avait ses espadrilles, mais en jeans et avec un sac à dos, c'était moins tentant. Les jeans tendent à rester mouillés longtemps, et peut-être ferait-il froid une fois en haut...

Toujours en train de se justifier à lui-même, il arriva au téléphérique, en nage. Le temps de souffler 10 minutes, avant que la prochaine cabine ne parte vers le sommet, il prit quelques photos. Déjà on pouvait très bien voir la ville.


La montée dura à peine cinq minutes et se passa dans le silence le plus complet. François était seul passager et le cabinier (oui oui, tout à fait!) était un homme bourru qui n'avait pas l'air très engageant. De toute façon le paysage méritait toute l'attention qu'on pouvait lui donner. La montagne, pourtant pleine d'arbres, n'a presque pas de végétation. Tout ce qu'on voit, outre les arbres et arbustes, c'est de la roche blanche, en morceaux généralement. Une route se rend au sommet, ainsi qu'une foule de sentiers ou courent librement brutes sveltes sur pieds et sur roues. François avait chaud et se sentait résolument heureux d'avoir pris le téléphérique. Autrement dit, il essayait de se convaincre que c'est correct d'être paresseux...



Arrivé au sommet, toutefois, il se rendit compte qu'il avait bien fait de conserver ses énergies. La ville était là à ses pieds, et certes le panorama en valait la peine, mais c'est qu'une foule de sentiers se présentaient à lui. C'est que le Mont Faron n'est pas un bête cône, avec un tout petit sommet, que non! C'est un Massif en lui-même. Son sommet est long, large, plat et héberge une flore beaucoup plus élaborée que ses flancs, aux allures quasi-désertiques. C'est donc une marche en forêt, qui le mènera à différents sites et monuments, qui s'offrait à François. Le temps était superbe, il y avait de quoi boire et manger pas loin, l'occasion était trop belle!

François partit donc et prit une foule de petits chemins. Le premier d'entre eux le mena à la chapelle dédiée à Notre-Dame (attention la digression). C'est une ancienne poudrière en fait, que des généraux ont voulu convertir en un monument à Jeanne d'Arc après la Deuxième Guerre Mondiale. Jeanne d'Arc parce que c'est la vierge guerrière par excellence des français, et il fallait du guerrier parce que c'était avant tout pour les soldats qui sont tombés lors de la reprise de Toulon, vers la fin de la guerre. Apparemment les forces armées françaises s'en chargèrent elles-mêmes, mais elles eurent à livrer une rude au sommet du Faron où trônaient plusieurs installation militaires, dont plusieurs encore visibles. Donc, beaucoup de morts pour la patrie, et un besoin d'un endroit pour se recueillir et saluer leur courage. Le clergé de l'époque s'y opposa pour deux raisons, une d'entre elles un peu geek, l'autre plus populiste, toutes deux très sensées. La raison populiste était que pour rejoindre le cœur des habitants de la région, le sanctuaire devrait être dédié à la Bonne-Mère plutôt qu'à Jeanne d'Arc (attention ça dégresse dans la digression...)



Les  Provençaux vouent en effet un culte bien spécial à la Vierge Marie, qu'ils appellent la Bonne Mère. Ce qui a trotté dans la tête de François durant son dernier séjour à Toulon, c'est la provenance de cette affection particulière. Sa théorie, nullement fondée, est qu'avant l'avènement du Christianisme, les peuples qui vivaient en Provence vouaient peut-être un culte à une Déesse Mère. Et quand d'un coup tout l'empire romain s'est christianisé, eh bien la Déesse est tout simplement restée en prenant un autre visage. Ce ne serait pas la première fois. Mais ce n'est qu'une théorie sans fondement. François espère un jour rencontrer un sage sur une montagne, ou dans un pub, et qu'il lui apprendra la vérité. (retour à la digression simple)

L'histoire du sanctuaire était chouette, la chapelle elle-même est impressionnante de l'extérieur vu qu'elle est creusée dans la roche. Mais l'intérieur est quelconque, si ce n'est pour les notes historiques qu'on y trouve. (fin de la digression)

Depuis la chapelle, François poursuivit sa route vers l'Est. Il ne lui fallut pas longtemps pour arriver au Zoo du Mont Faron, mais il poursuivit son chemin en se disant qu'il attendrait sa femme pour le visiter. Si jamais il le visite parce que franchement, vu de l'extérieur et des alentours, ce zoo ne payait pas de mine... Conseil : si jamais vous avez grand besoin d'un zoo pendant que vous êtes en Provence/Côte d'Azur, celui de Saint-Jean Cap Ferrat est définitivement celui qu'il vous faut. Gardez vos papiers dans une poche à bouton pression par contre, sous peine de vous les faire dérober par un lémure capitaliste. Bref, devant le zoo il y avait une pancarte indiquant un chemin qui se nommait Sommet du Faron. La question ne se posait pas vraiment.

La marche fut un peu plus longue, plus vigoureuse aussi, parce que François voulait arriver bien avant la joyeuse équipée de marcheurs qui avaient choisi cette journée pour randonner au sommet du Faron en groupe. Il connaissait leur existence pour avoir vu l'annonce de leur activité sur le web. Et ils étaient derrière lui, et il était hors de question qu'ils arrivassent en haut avant lui. Et puis, il avait besoin de se soulager, et il avait besoin d'une bonne longueur d'avance sur eux sous peine de se faire admirer le sac à dos pendant qu'il dispensait son Rayon d'Or à la nature. C'est le genre de miracle qu'on préfère que les gens imaginent. Il est important de croire sans voir.



L'arrivée au sommet se fait en sueur, mais autrement sans encombre. La vue était magnifique, même si un genre de smog semblait brouiller la ville au loin. Le panorama est littéralement circulaire, et le flanc nord du Faron, vertigineux. Perché au sommet, François était à 5 mètres d'une chute d'au moins 100 mètres, sans rambarde, sans filet en bas, sans coussin gonflable. Il se dit que des enfants ici devraient probablement être attachés à leurs parents...



Une fois la vue bien appréciée, le retour s'amorça, mais par un autre chemin. Un chemin qui conduisit François à flanc de ravin, la plupart du temps avec des murets, ce qui est une bonne chose car s'il n'est pas vraiment sujet au vertige, il n'est pas fou non plus. Ce chemin lui montra les ruines d'habitation datant probablement de la Seconde Guerre. Il le mena même à un fortin, de toute apparence inoccupé, mais à l'aspect effrayant. Toujours entier, sans aucun bris évident sur ses murs, un carré d'à peu près trente mètres de côté et de 5 mètres de hauteur de pierre grise, entouré de douves à sec. L'entrée était fermée d'une porte en métal peinte en vert, apparemment entrebâillée, et sur laquelle quelqu'un de sûrement très intelligent avait écrit les terrifiantes lettres SS à la peinture aérosol blanche. Semblable à un pont-levis, une plate-forme composée de poutres de bois permettait d'accéder à la porte. La peur au ventre, mais le cœur aux couilles, François avança sur le pont-levis, saisit la poignée, poussa la porte...

Qui ne bougea pas parce qu'elle était cadenassée. Ça ne mit pas fin au suspense de François tout de suite car il se demanda s'il ne descendrait pas dans les douves pour voir s'il n'y avait pas autre chose d'intéressant. Mais il décida que l'escalier qui descendait au fond des douves, 2 mètres plus bas, n'était vraiment pas en bon état, qu'il risquerait de s'effriter sous son poids et qu'il n'avait pas envie de croupir dans les douves d'un château alors qu'il n'y avait même pas de princesse à sauver.

Le sentier lui fit donc faire le tour du Faron, revenir au zoo, puis finalement au point de départ avec le monument aux soldats, le téléphérique et le resto-boutique de souvenirs. François eut soudain une envie folle de se faire arnaquer pour dîner, alors il alla au resto! Ah, mais tout compte fait, François sut apprécier la valeur d'un après-midi Provençal, qui tout bien pesé, valait très aisément la facture de 22 euros de sa salade, sa pinte de bière et son café. Plus d'une heure à profiter peinard du soleil sur la terrasse, à respirer l'odeur de la végétation qui s'étire après un long sommeil hivernal, à manger des olives en attendant sa verdure. La vraie belle vie!



Puis, lentement, il se leva, pris son sac, et partit faire ce qu'il fait avec plaisir à chaque journée qu'il passe à Toulon. Il alla retrouver sa femme.

samedi 20 février 2010

Parenthèse: La Bretagne et la Neige

D'aucuns se sont sans doute bidonnés de savoir la France ainsi paralysée par 2 misérables centimètres de neige. Sarah et François ne se sont pas gênés pour trouver ça drôle non plus! Mais il n'y a pas eu à digresser longtemps pour comprendre le pourquoi du désarroi provoqué par ces chutes.

Premier point: les deux chute de neiges observées cette année à Nantes, de même que les fortes chutes de neige enregistrées plus au nord de la Bretagne, sont extrêmement rares. Même pour les deux petites averses à Nantes, les habitants affirment que c'est exceptionnel d'avoir de la neige deux fois en une année.

Second point: la conséquence la plus marquante d'une averse de neige à Nantes est la suivante: les gens arrivent au bureau avec deux, parfois trois heures de retard. Soit parce qu'ils ont été bloqués dans les bouchons où les voitures avancent micron par micron de peur de glisser, soit parce qu'ils sont partis de chez eux une fois que les bouchons se sont dissipés et que la neige est pratiquement fondue. L'autre conséquence est la hausse du chiffre d'affaires des garagistes et débosseleurs, quand les Français jugent que leur pare-choc est maintenant trop amoché pour avoir l'air d'un pare-choc, car c'est pratiquement la seule chose qui se produit sur les routes enneigées ici: des accrochages mineurs.

Donc, si on formule la proposition suivante: il neige en moyenne deux fois par année à Nantes et chaque fois les gens arrivent trois heures en retard au boulot, on déduit automatiquement que les gens 'perdent' six heures de boulot par année à cause de la neige, ponctuée d'une éventuelle petite bosse de plus sur leur voiture. De cette déduction, on peut sans doute évaluer un 'coût' pour la société d'une ou deux averses annuelles de neige et comparer ce coût à un investissement majeur de la part des municipalités dans des équipements de déneigement, et un autre de la part de la population entière pour éventuellement s'équiper de pneus d'hiver. Il ne faut pas la tête à Descartes (ils ne connaissent pas Papineau en France) pour se rendre compte que ça ne vaut pas la peine d'investir si gros pour le peu d'inconvénient occasionné...

Fin de la parenthèse.

Le ciel de Bretagne

La Bretagne est un pays magnifique au ciel toujours changeant, imprévisible. Et même si les cartes de la République ont été tracées après la deuxième grande guerre pour placer Nantes dans la nouvelle région de Loire-Atlantique, tous les Nantais vous diront qu'ils font partie de la Bretagne.

Ainsi donc, le ciel de Bretagne, celui de Nantes et de Carquefou par la même occasion, fut pour le moins capricieux ces derniers temps. Mais s'il sait se montrer sombre un instant, il sait aussi briller d'un éclat qui ravit le coeur. Et il l'a rarement aussi bien démontré que jeudi dernier. François, en partant travailler, sort sous un ciel clair par endroits et gris par d'autres. Il est huit heures du matin, il fait soleil, il pleut, et l'ouest est décoré d'une arche multicolore. Ça donne le ton pour une journée tantôt froide, tantôt tiède, où se sont succédées averses, éclaircies, grêle et tonnerre. Malheureusement aucune photo ne fut prise sous le ciel étrange de cette journée. Il fallait être là pour la voir, la vivre.

Mais certains autres moments d'autres jours furent immortalisés. Ainsi, voici ce que la femme de François reçut en guise de carte pour sa fête :

Même si le décor de stationnement est plutôt quelconque, les nuances de rose, de bleu, violet et or ont séduit le coeur de l'homme qui n'avait qu'une envie, celle de partager ce moment avec sa femme. Disons que ça commence plutôt bien une journée.

Une journée que le ciel fit commencer un peu moins bien, par contre, fut le jeudi 11 février. Quelques flocons sans conséquence étaient tombés la veille, mais François et Sarah n'en faisaient guère de cas. Seulement, le matin suivant, deux à trois centimètres s'étaient accumulés au sol, et tout était recouvert d'une jolie couche blanche plutôt familière... mais ô combien déstabilisante pour le peuple français. Les voitures auraient avancé plus vite si leurs conducteurs en étaient sortis et les avait poussées! Et les bus, peureux et frileux, ne passaient pas... Voyant cela François partit travailler à pied, une marche d'environ deux miles dans la neige, avec les chaussures qu'il portait le jour de son mariage. D'ailleurs ceux qui le suivent sur twitter et facebook s'en souviennent peut-être. Mais malgré le froid qu'avait amené la neige et la couverture grise au-dessus, au-dessus des embouteillages se dressait malgré tout un portrait attrayant.
Ainsi donc, alors que François se retournait pour voir le chemin parcouru, un signe de ciel plus clément à venir se détachait à l'horizon, une ligne juste assez haute pour couvrir sous elle le symbole de Carquefou...

Ce symbole, François et Sarah l'admirent souvent. Il leur fait réaliser à quel point ils sont choyés d'avoir un milieu de vie aussi paisible, loin de la grande ville et du bruit. Voici le paysage que François a le bonheur d'admirer chaque matin qu'il part travailler, à moins que le brouillard soit trop intense, phénomène rare mais néanmoins tout à fait à la portée du ciel breton. Ajoutons-y un soupçon de lune...

mercredi 3 février 2010

Le Mont-Tombe...



Le Mont Saint-Michel est une commune située dans la région de la Basse-Normandie. Ce haut lieu historique tire son nom du célèbre îlot rocheux granitique dédié à l'archange Saint-Michel. Nous y retrouvons aujourd'hui une abbaye et tout un village, juché dans les hauteurs. Cette fresque historique est toute aussi magique qu'impressionnante. Une première visite en appelle automatiquement une autre.

Sur cette photo, on peut voir que le soleil a illuminé cette journée au Mont St-Michel. Toutefois, qui dit soleil, ne dit pas nécessairement chaleur... Il faisait froid! La tuque et les gants étaient donc les bienvenus, même si les parents de François, encore habitués au froid sibérien québécois, n'en portent pas ici!


Lorsqu'on entre sur le site, on sait tout de suite qu'on s'apprête à vivre un moment unique. Chaque pas est un pas dans l'histoire. Ce qu'on ne savait pas, ce jour-là, c'est que la commune (lieu touristique sans contredit), s'était parée de ses plus beaux atours de Noël et dans les rues, on pouvait entendre de la musique de Noël super américaine!!! Disons que ça enlevait du charme au lieu et que l'anachronisme était fort. Je vous avoue qu'on a rapidement passé outre la petite offense et on a profiter de la visite. Après un dîner dans un resto typique et sympa, on a entamé la visite. On s'est d'abord promenés à notre guise en tentant d'éviter la foule et on a grimpé toujours, toujours plus haut. De partout, la vue était magnifique. En voici quelques aperçus :









Voici des vues toutes plus superbes les unes que les autres... Mais imaginez en vrai!





Rappelez-vous aussi que cet endroit grandiose n'est qu'à 1h30 de voiture de chez nous (merci Pierre et Renée pour le lift)! Voilà donc une excellente raison de plus de venir nous rendre visite!

Cette vue du bas de la chapelle rappelle le nom précédent du Mont-St-Michel, avant la construction de l'abbaye et de la chapelle: le Mont Tombe. Non pas parce que quelqu'un y était enterré, mais bien pour décrire la chute du haut de cette paroi escarpée.







Une "triste" vue sur la mer, vers l'Est...
Parlons ici de la marée. Elle est particulière à ce haut lieu: lorsqu'elle monte, la légende veut qu'elle soit plus rapide qu'un cheval au galop, ce qui ferait qu'aucun vaillant cavalier ne peut regagner la terre ferme par-delà le Mont si la mer est déjà à ses pieds. À marée haute, le Mont-St-Michel devenait donc une île. Devenait car avec les dernières années et la construction de la route vers la presqu'île, des sédiments se sont amassés en quantité suffisante pour relier de façon permanente le Mont à la terre ferme. D'énormes efforts de génie humain sont à l'œuvre pour ramener le bassin hydrologique à son état précédent, et ainsi préserver le caractère unique de l'endroit. Montons un peu plus haut dans l'île et commençons la visite de la chapelle proprement dite...

Tout le complexe est un mélange d'architecture de diverses époques mais qui forment un tout cohérent.

Ici, la façade, bordée d'un escalier que nous gravissons, armés de nos audio-guides qui nous apprennent plein de choses oubliées depuis lors... Une bribe reste: l'oratoire est dédié à l'archange St-Michel et a été érigé originalement en 710 à cause d'un rêve fait trois fois par l'évêque d'Avranches, qui s'est réveillé marqué du doigt de Saint-Michel dans le front. Investi de sainte mission, il fit faire au sommet du Mont-Tombe une réplique du Mont-Gargan en Italie, également dédié à Saint-Michel.

Quelques points de vue pittoresques depuis ce qu'on pourrait appeler le parvis de l'Oratoire...




L'abbaye, juste à côté de l'Oratoire, est un bijou d'architecture, et tout dans la conception de sa cour intérieure invite au recueillement, à la réflexion, et au calme. Tout sauf les 200 touristes qui se promènent avec leurs écouteurs de visite guidée électronique...

L'abbaye et l'oratoire renferment encore bien des mystères, mais il faut aller y vivre un instant pour concevoir la grandeur du lieu, du Haut Lieu qui porte ici aussi bien son nom au sens figuré que littéral. Et les quelques photos montrées ici, les moins manquées, rendent mal justice à ce monument dédié à Dieu et à Saint-Michel, le général de ses armées... 

Sarah et François retourneront assurément là-bas.