dimanche 6 décembre 2009

Retour à l'édition

Les dernières semaines ayant été très chargées, les tourtereaux se sont trouvés à mal au niveau temporel pour enregistrer leurs exploits épiques... Et puis avouons-le, le dernier message portant sur leur appartement carquefolien (vraie dénomination) comportait assez de nouvelles choc pour que cela requiert de laisser aux éventuels lecteurs (ou au singulier, ou au non-existant) quelques temps pour en absorber l'impact foudroyant.

Il y a 3 semaines environ, Sarah et François se rendirent à Toulon, lieu de formation en danse-thérapie de cette première. L'aller en TGV ne fut pas très long, du moins si l'on compare ces sept heures de voyage aux treize heures du retour. Cependant un léger manque d'organisation rendit l'hôtel plutôt difficile à trouver. Mais Sarah, toujours débrouillarde et pas gênée, a demandé à une dame dans l'autobus où il se trouvait. Génial, on était dans le bon bus et on débarquerait au même arrêt qu'elle. Elle nous montra donc le chemin, et nous laisse lorsqu'on arrive à la hauteur de sa maison, où elle nous invite pour la soirée. Sarah lui serre la main et lui demande son nom... et là la dame hésite: "Euh... Brigitte", répond-elle, les joues cramoisies. En repartant de là, Sarah regarde François et dit "Moi là... non, je trouve ça louche." François aussi trouvait ça louche.

On peut ici apercevoir les montagnes, visibles depuis à peu près n'importe où dans Toulon et les environs...



À peine arrivés à l'hôtel, qui avait l'air un peu moche mais avait quand même des draps propres, la dame louche appelle et demande à nous parler. Comble de loucheté, elle donne cette fois un autre nom à Sarah : "Oui, bonjour c'est Marie, on s'est croisés dans l'autobus." Sarah lui rappelle qu'elle avait dit Brigitte : "Oui, en fait mon nom c'est Brigitte-Marie". Ahem. Beaucoup trop louche. Sur le fait Sarah ment habilement : "Finalement, attendez-nous pas ce soir, un couple d'amis à nous sont venus nous rejoindre à l'hôtel, et nous passons la soirée avec eux". Le dicton éternel dit que les meilleurs mensonges sont ceux qui se rapprochent de la réalité, et c'était un peu le cas ici: Valérie et Éric, alias ValÉric, couple de bons amis de Québec, se trouvaient à ce moment à quelques centaines à peine, dans l'appartement paradisiaque de Villefranche-sur-mer. Les deux couples auraient bien aimé se voir ce week-end-là, cependant un horaire chargé et des billets de train plutôt chers ont rendu la chose difficile...

Après avoir fini leur badtrip de se demander quel était le problème de la dame et de ruminer sur le fait qu'elle savait où ils logeaient et où Sarah suivrait sa formation, il était déjà tard dans la soirée et les amoureux s'endormirent grâce à une dose massive de NCIS, passés en rafale à coups de trois sur TF1.

Le lendemain, Sarah est reconduite par François à sa salle de danse, située à 10 minutes à pied de l'hôtel. L'hôtel et la salle, il faut le préciser, ne sont pas située à Toulon même, mais à La Valette du Var, qui constitue la proche banlieue de Toulon. Et déjà que Toulon, malgré quelques bâtiments pittoresques et un environnement entre mer et montagne superbe, n'est pas très jolie, la Valette constitue une banlieue industrielle et commerciale de Toulon. Entrepôts, magasins à rabais, grosses artères remplies de circulation...



François parcourut néanmoins les environs durant la journée de samedi, où il monta le plus haut qu'il pouvait dans les montagnes au nord par les quartiers résidentiels...


...puis dénicha un parc au sud avec vue sur la banlieue de La Garde et une parcelle de Méditerrannée...



...et trouva finalement en après-midi un centre d'achat plutôt bien, où il acheta les outils nécessaires à la poursuite du séjour en France: des cartes et un guide du Routard de la Bretagne Sud. En lisant cet ouvrage dans une brasserie, attendant que sa douce termine sa journée, il fut pris d'un mal du pays un peu déconcertant. En lisant sur la Bretagne, il s'aperçut que le pays qu'il avait quitté il y a à peine deux jours lui manquait, qu'il se sentait déjà chez lui à Nantes, et qu'il avait hâte d'y retourner et de la découvrir davantage, elle et ses environs.

Sarah, pendant ce temps, se formait, ou plutôt se déformait... C'est-à-dire qu'elle commençait un apprentissage tout à fait marginal d'une méthode thérapeutique qui allait lui profiter à elle avant qu'à de futurs patient(e)s. Nous disons ici "se déformait" car, implicitement, le programme propose de désapprendre les anciens acquis. Ce qui importe, en danse-thérapie, ce n'est pas de chorégraphier des mouvements à la perfection ; c'est de laisser aller le corps à s'exprimer dans des mouvements spontanés et vrais. Cette première fin de semaine fut une réelle révélation pour Sarah-Catherine qui eut la véritable impression d'avoir fait le bon choix en envoyant sa candidature à l'Institut Profac. Toutes ces démarches d'expatriation n'avaient donc pas été réalisées en vain! Imaginez quelle aurait été la déception d'amorcer une formation d'un an qui n'aurait pu répondre aux aspirations de sa candidate! Fort heureusement, à la grande joie de Sarah, le groupe est génial et la formatrice aussi. Les membres du groupe sont toutes des femmes âgées entre 25 et 50 ans, lesquelles ont toutes des expériences de vie absolument différentes, mais toutes aussi riches. Les journées de formation passent très vite et sont exigeantes sur le plan psychologique. À travers des exercices (des expérienciels), nous nous trouvons constamment amenées à découvrir de nouveaux aspects de nous-mêmes. La confrontation est au rendez-vous, à travers des exercices toujours en mouvements, réalisés très souvent en deux-par-deux, ou en groupe. La formation est abordée dans un cadre psychanalytique et donc, les apprentissages qui en découlent rejoignent les théories Freudiennes concernant le conflit, les résistances, le vécu intrapsychique, le refoulement, les réalités et univers de la psyché humaine. À la fin de sa première journée de formation, Sarah est complètement crevée, mais satisfaite et très curieuse de la suite des choses. La hâte de poursuivre la fait vibrer intérieurement. C'est un sentiment on ne peut plus agréable.

Dimanche se déroula semble-t-il plus vite. François découvrit un quartier plus sympathique de la Valette, le coeur de ce qui autrefois était une petite ville typiquement française, avec ses rues étroites bordées de bâtiments de 2 étages serrés, ses petits commerces et ses arbres âgés... mais tout ça ne fut qu'en attendant le bus pour aller visiter Toulon, ce qui laisse place à davantage de visites des environs la prochaine fois. Toulon, ainsi qu'il l'a déjà été mentionné, n'est pas particulièrement jolie, tous les Français qui ne sont pas de là vous le diront. Tout de même, François vit au milieu des rues sales et du béton lourd quelques jolis bâtiments, un très beau parc et finalement alla s'enfermer au Musée de la Marine pour une bonne partie de la journée. Le musée n'était pas très grand mais renfermait quantité d'informations sur les bateaux de tous les âges et la vie de Toulon à d'autres époques.


La visite à Toulon se finit à côté du musée, sur une promenade bordant la mer et très touristique avec des magasins de souvenirs, et des petits cafés, où il fit bon boire une bière et déguster une salade. Et comme pour faire contrepoids aux commentaires peu élogieux de l'esthétique de Toulon, François fit la connaissance d'une dame âgée habitant à Dunquerque, dans la région côtière la plus au nord de la France, et qui visitait Toulon avec l'intention de venir s'y installer, malgré toutes les objections de ses proches et amis. Pour finir de la rendre sympathique, cette dame avait un fils qui avait étudié à Vancouver et n'ayant pu rester au Canada après sa diplomation, vivait maintenant en Nouvelle-Zélande.


Fin de journée, François retourna rejoindre Sarah, maintenant épuisée d'avoir passé par toute la gamme des émotions ce jour-là. Ils revinrent à Toulon où ils passèrent tant bien que mal les heures avant le départ en train de nuit. Ce fut une expérience. Pas nécessairement à ne jamais répéter... mais pas loin! En montant à bord du wagon, Sarah eut un petit traumatisme en voyant la cabine ultra-exigüe contenant deux rangées de trois lits installés un par-dessus l'autre (Imaginez deux pieds vous séparant du lit supérieur). Une fois le choc passé, assez étonnamment les deux amoureux dormirent assez bien.


Par contre le sens de l'équilibre fut mis à rude épreuve le lendemain. C'est ce qui arrive après avoir passé plus de douze heures dans un véhicule qui ballotte, tourne, accélère et freine. François s'est senti étourdi toute la journée suivante, comme si son corps n'avait pas quitté le train.

La formation se poursuit maintenant dans une semaine, et cette fois, Sarah et François ont déniché un transporteur aérien "low-cost": le fabuleux Ryan-Air, qui permettra de faire Nantes-Marseille en 1h15, à un coût trois fois moindre que le train. Trouvez l'erreur.

5 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Ouf, il aurait fallu me plier en 8 pour rentrer dans ces couchettes de train!

    Étant donné que vous connaissez l'adresse de Brigitte-Marie, vous pourriez lui jouer un tour. ;)

    Très content que tu aimes ta formation Sarah!

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  3. François, as-tu vu dans ta visite au musée de la marine quelque chose au sujet du sabordage de la flotte française à Toulon en 1942? Il y en a des photos à l'amicale des anciens marins à Villefranche. C'est impressionnant à voir, la dizaine de bateaux coulés pour ne pas qu'ils tombent aux mains de l'ennemi.
    Valérie

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  4. Ca risque d'être plus plaisant en avion. En espérant qu'il ne fasse pas comme le train (ballotte, tourne, accélère et freine !!!) Bon voyage!

    Pour Brigitte-Marie, je pense que vous venez de trouver votre candidate idéale pour un diner de con ! ;-)

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  5. En réponse à ValÉric, oui maintenant que vous en parlez je me souviens avoir vu ou du moins lu quelque chose là-dessus, mais il n'y avait guère de photos à ce qu'il me semble... le point fort du Musée fut un documentaire sur les porte-avions de la Marine Française.

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